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  • Les Farfi(z)a Sessions par N!ark, le mag :

Le Noize Maker – Farfi(z)a Sessions : sucre, électricité et bonne humeur sur clavier

Ecrit par le . Publié dans Critiques, En direct des studios

 

Farfiza. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Vingt-deux points au Scrabble, certes, mais ça ne nous apprend pas grand-chose. La graphie correcte est d’ailleurs « farfisa » et ça ne fait plus que treize points du coup. À moins que vous ne soyez fans invétérés de Jean-Michel Jarre, ce terme doit vous être totalement inconnu. « Ce serait pas genre un saucisson italien ? » m’a-t-on demandé quand j’ai annoncé que je comptais en faire un article. C’est pas un saucisson non, mais c’est bien italien, bravo. Farfisa, grand constructeur (italien donc) d’orgues électroniques et de synthétiseurs dès les années 40, est devenu une grande référence dans la production de claviers au cours des années 60. Pourquoi vous en fais-je tout un fromage ? Parce que c’est justement un de ces instruments qui est au coeur du projet Farfi(z)a Sessions, deux compilations réalisées par Le Noize Maker Studio réunissant pléthore de groupes de la région lilloise. Bienvenue au pays des merveilles éclectiques.

Il y a de ça quelques années, Raphaëlle Duquesnoy (qu’on a interviewée pour vous, ici), sauve un Farfisa Partner 15 prêt à partir pour la décharge municipale. Elle adopte donc cet imposant clavier datant des années 70 et l’entrepose dans un coin de son studio d’enregistrement, Le Noize Maker. Ce réfugié ne tarde pas à intriguer les nombreux musiciens qui passent par le studio : son habillage boisé, ses touches colorées, sa cabine Leslie, et encore tout un attirail appartenant à la préhistoire des synthétiseurs ne peut que susciter l’intérêt d’artistes peu habitués à manipuler pareille antiquité. L’envie d’y pianoter quelques notes se fait vite sentir et nombreux sont ceux qui, entre deux sessions d’enregistrement au studio, s’amusent à jouer du Farfisa. C’est en les voyant faire que Raphaëlle a l’idée de réunir quelques groupes locaux pour enregistrer une compilation de titres joués sur l’instrument qu’elle a sauvé.

Efficacement épaulée par Damien Breux et son label Pilotti, Raphaëlle réunit dix-sept formations de la région lilloise et propose à chacun de créer ou réarranger un morceau en y intégrant comme ils le voudront ce bon vieux Farfisa. L’aventure peut démarrer et tout le monde s’attelle à la tâche pendant que le label Laybell et Ah Bon ? Productions s’associent au projet. Tout ce beau monde finit par offrir aux oreilles du monde entier pas moins de dix-sept morceaux, dont quatorze créations originales, édités en deux compilations sous le nom des Farfi(z)a Sessions, une première autour de groupes pop/folk et la deuxième réunissant des groupes electro/rock.

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Merci à Kévin Jouault Barents.

Merci à David Fenec.

Après un premier volet dit « Pop/Folk », c’est « Electro / Rock » qui est au programme du second volume. Le casting m’est un peu plus connu, et le résultat se révèle encore plus concluant que sur le premier disque. Il y a une variété toujours maîtrisée, des zones d’ombres particulièrement séduisantes (comme Cercueil et son « AFTR D. », qu’on pourrait chanter dans un cimetière un soir de pleine lune sans avoir l’impression d’être hors sujet ou cliché), des morceaux qui flirtent avec la série noire (« No Pan ! » de Narthex et Vladimir, qui offre un numéro d’équilibre entre folie rampante et menace sourde) ou qui réveillent le fantôme du groupe Jack the Ripper (Oui mais Non sur « La morsure ») avec des coups de sang qui succèdent à cette rage en sourdine. Plus léger, voire aérien, Lepolair et Lumincolor avaient eux ouvert le disque sous des formes plus mélancoliques.

Le climat est quand même électrocuté quand arrive la face B et les plus enlevés titres de L’Objet, tout en rythmes saturés, de Shiko Shiko qui garde son énergie intacte et semble s’amuser en semant le Farfisa en notes éparses au milieu des cavalcades de batteries et demi-tours rythmiques.
A chaque fois, l’instrument se tord aux envies des musiciens, tous très inventifs dans la façon de l’utiliser, en premier plan comme en une touche savamment introduite dans leurs univers musicaux, souvent dotés d’une couleur bien marquée. Je me suis surpris à tendre l’oreille pour déceler le Farfisa, et le double objectif (enfin, je le présume) de découvertes à la fois de groupes et d’un instrument emblématique fonctionne à merveille. Sans concessions, ces sessions donnent envie d’en savoir plus sur les groupes présents… et de commander un Farfisa pour Noël ?

Mickaël Choisi.

Au début fut le Farfisa (avec un « s »). Projet au point de départ original, les Farfiza Sessions remettent ce clavier mythique, d’origine italienne mais très populaire dans le Nord, au centre de ces deux vinyles, qui brassent tous les styles avec brio. Ce premier volume fait la part belle au folk et à la pop.

A l’origine de ce projet, il y a le studio Noize Maker qui a sauvé de la disparition un Farfisa Partner 15. Vous êtes interpellés ? Visiblement, vous n’avez pas été les seuls, puisque les musiciens qui venaient enregistrer dans le studio l’étaient souvent, eux aussi. De fil en aiguille, à force de volonté humaine, de collaborations entre labels, les artistes volontaires décident d’enregistrer une chanson en utilisant l’instrument, ce fameux Farfisa. La plupart sont, comme le studio Noize Maker, basés dans le Nord. Découvertes au pluriel pour moi donc, avec d’un côté des groupes que je connais peu et un instrument… ben pareil pour l’instrument en fait.

Le mélange donne un disque totalement déroutant. Pluriel dans les styles, pluriel dans les ambiances et l’utilisation qui est faite de l’instrument. Des coups de coeur personnels, j’en ai. Dylan Municipal et son utilisation minimale du farfisa, avec voix désincarnée, texte cru et son grinçant, m’a ainsi beaucoup intrigué (ça parle d’adultère : « On a trompé l’ennui, puis elle t’a trompé, toi »). Louis Aguilar, qui a déjà eu une chronique chez nous, fait une utilisation plus ludique, genre fête foraine pour adultes sous Prozac : c’est très bien fait, il décroche la queue de Mickey pour son oeuvre (on peut en rapprocher le titre de Tall Paul Grundy, dépouillé sans excès). Plus classique, le titre de Kowalsky Must Die (« Olivia Meteor ») joue sur le terrain d’une pop sucrée, un peu barbe à papa : à déguster avec modération, pas comme le délicieux titre de Peru Peru (déjà repéré… oui, on a des rédacteurs basés là-haut), subtil et à la structure élaborée avec soin. Les derniers participants apportent quant à eux les dernières épices qui relèvent l’ensemble, avec du sucré (Amélie), du relevé (Gunther Carnival) et surtout cette impression qu’au-delà des différences des groupes se dégage une identité commune qui va plus loin que le farfisa, instrument malléable qui a été le point de départ de ce premier volume de découvertes, intrigant et séduisant.

Mickaël Choisi.

  • L’émission Bam Balam spéciale Farfi(z)a Sessions du 17 juin à RCV (Lille)

Partie 1 :

 

Partie 2 :

 

Il est grand temps de reconnaître que Lille est un bouillon de création musicale riche et varié. Vendredi  29 juin à la Malterie, la Farfi[z]a Session a réuni la crème des groupes électro-rock de la métropole. Retour sur une soirée à l’atmosphère très organique.Farfisa, grand constructeur italien d’orgues électroniques et de synthétiseurs depuis les années 40, fut une vraie référence dans la production de claviers dans les années 60. C’est d’un de ces instruments, récupéré par Raphaëlle Duquesnoy dans son studio d’enregistrement (Noize Maker Studio), que l’idée de réunir une palette de groupes locaux est née il y a près de 3 ans. Le but ultime, se faire plaisir et proposer à ces formations d’intégrer et de composer des morceaux avec des sonorités rétro propres à ce clavier. Deux compilations ont été éditées sous les noms de Farfiza Sessions Vol 1 et Vol 2, un premier autour de groupes pop/folk et le second avec des groupes électro/rock.Narthex and Vladimir, Ed Wood Jr, Peru Peru, Ô Superman, Shiko Shiko, Luminocolor, Cercueil, L’Objet, Louis Aguilar and the Crocodile Tears, Dylan Municipal, Marvin Hood et Oui Mais Non, un plateau sans fausse note que pourrait nous envier les plus belles scènes de festivals. Une belle bande de copains qui, pendant près de cinq heures de live non-stop, a réalisé une performance électrisante. On retiendra de cette soirée le duo percutant de Ô Superman et Shiko Shiko, la fausse douceur de Peru Peru, l’accent caribou de Louis Aguilar, l’énergie révolutionnaire de Marvin Hood ainsi que la fougue extravertie de Oui Mais Non.On a plané, on a voyagé, on a crié, on a agité tous nos membres et on est sorti de la Malterie les oreilles pleines de sons tant célestes que déstructurés. Un moment d’une rare intensité.

Manu. MyMetro